lundi 7 mars 2011

Des sociétés d'ingénierie et de conseil maltraitrées par leurs clients...

Le rapport remis par Emmanuel Sartorius à Eric Besson, est particulièrement sévère pour les grands donneurs d'ordre (EADS,Thales, Renault-Nissan, France Télécom, EDF, PSA Peugeot-Citroën, SAFRAN...) qui font appel à des sociétés d'ingénierie et de conseil en technologie comme ALTRAN, ALTEN ou encore ASSYSTEM.

Il fait notamment ressortir des pratiques que l'on croyait propres au secteur de la grande distribution (et
encore, celles-ci ont bien évolué depuis quelques années !) :

- Menaces permanentes de rupture de contrat et de déréférencement
- Non-respect des clauses contractuelles
- Renégociations forcées
- Achat de "prix à la journée" sans réflexion sur la valeur apportée (mettant au même niveau l'ingénieur sortant de nos plus grandes écoles et l'ingénieur "indien" très loin de notre culture et de nos standards)
- Pillage des "bonnes idées", sans aucune reconnaissance et rétribution de la propriété intellectuelle
- Non respect de la loi LME sur les délais de paiement
- ...

La liste est longue. Nous sommes là dans une illustration parfaite d'un déséquilibre majeur, où de grandes entreprises profitent de leur position de force pour "obtenir plus" de la part de leur fournisseur.

Que risque-t-il de se passer à terme? Si cette situation perdure dans un contexte économique morose, les sociétés les plus fragiles vont être obligées d'accepter les conditions imposées....jusqu'à leur faillite. Le panel de fournisseur va donc petit à petit diminuer. Quand la situation économique va s'améliorer, les acteurs "survivants" auront à coeur de "reprendre le pouvoir" et de faire payer à leurs clients ce qu'ils ont subi. C'est humain.

Aussi, la seule voie possible pour un donneur d'ordres, s'il souhaite se développer durablement, est de construire des relations  fortes et équilibrées avec ses fournisseurs, avec des objectifs long terme partagés. Le rôle de la fonction achat doit évoluer dans ce sens.

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